Hanoi is not annoying

Hanoi Train

C’est sous des trombes d’eau que nous arrivons à Hanoi, que nous retrouvons donc presque comme nous l’avons laissé. Et dans ce pays, quand il pleut, ce n’est pas pour rire ! C’est en général intense, soudain, et bref dans le meilleur des cas, un peu comme une envie de pisser du Divin quel qu’il soit (belle image, je sais).

Sauf que ce jour-là n’était pas un tel cas. Déjà trempés, nous identifions rapidement notre hôtel réservé, situé en plein quartier des routards. Nous nous rendons compte que nous en sommes assez loin… Lors de notre dernier passage, nous étions cantonnés à la vieille ville, qui n’est en fait qu’un quartier (touristique) de l’ancienne capitale du Vietnam, finalement beaucoup plus étendue (33 fois plus grande que Paris, à titre indicatif). Bref, quand il s’agit de marcher, on s’en rend bien compte.

Marx ou McCain, même combat

Après une bonne nuit au sec, nous retrouvons donc “notre” Hanoi : quel plaisir de déambuler à nouveau dans ses pittoresque venelles et effervescentes artères !

Lors de notre premier passage, nous avons bien défriché le terrain en visitant la plupart des choses attrayantes de la ville à nos yeux (Mausolée de Ho Chi Minh, Temple de la Littérature), et même celles qu’on attendaient pas (le train qui passe en pleine ville…). Mais il en reste ! Hanoi étant en plus une ville qui se suffit à elle même au fil d’une simple balade : Lac Hoan Kiem, Lac Truc Bach, Quartier des 36 corporations, Parc Lénine, …

C’est notamment dans l’ancien quartier colonial français que nous repéré quelques pépites. Mais avant cela, nous avions également coché un grand classique de vie locale : le marché ! En l’occurrence, celui de Dong Xuan, très animé et qui semble permanent. Il se situe un peu au nord du Lac Hoan Kiem (qui nous sert de référence pour s’orienter) et du quartier des routards où nous logeons. Bon, en plus, on y va pour le premier repas de la journée, oui (vous allez penser qu’on passe notre vie de voyageur à manger). Ci-dessous visible la partie extérieure et “alimentaire” du marché, sachant qu’un grand bâtiment un peu moins intéressant regroupe sur deux étages pléthore de refourgueurs en bibelots variés.

Mini reportage aux alentours du marché Dong Xuan
Un classique du coin : le café aux oeufs

Pour la seconde partie de la journée, nous voulions en savoir un peu plus sur l’histoire de la ville et du pays. Si les musées sur le sujet ne manquent pas ici, nous jetons notre dévolu sur la Prison de Hoa Lo. Et notre flair ne nous a pas trompé.

Construite par les français de l’Indochine coloniale, elle fut d’abord exploitée pendant cette période : ce furent les révolutionnaires anticolonialistes vietnamiens, partisans d’Ho Chi Minh, qui en firent les frais. Puis elle servit à nouveau pendant la guerre du Vietnam, durant laquelle les pilotes américains étaient “logés” à ce qu’ils avaient rebaptisé le Hanoi Hilton… Pour l’anecdote, le futur sénateur John McCain y fut notamment emprisonné, pendant que son futur opposant Georges Bush (primaires présidentielles US 2000) se la coulait douce dans la Air National Guard (qui n’a pas pris part à cette guerre, ndlr).

Welcome to Hanoi Hilton ! ©Alamy

Mais aussi amusant soit ce ragot, ce n’est pas le plus intéressant dans ce musée (la prison n’est plus en activité aujourd’hui). Nous avons été davantage fascinés par la période coloniale : car c’est en effet une véritable organisation clandestine qui a été mise en place, en loucedé, par les hommes de l’Oncle Ho. Afin d’élever les consciences politiques des prisonniers (sic), tous les moyens sont bons pour diffuser les idées marxistes du Parti Communiste Vietnamien : réunions secrètes, passage de tracts dissimulés, les stratagèmes ne manquent pas. Un résistance patriote, résiliente et pro-active, qui force le respect.

Achevée cette escale culturelle porteuse d’un lourd passé, que vient le temps d’être un peu plus léger. Alors que l’heure est déjà à la décompression, il est ainsi temps de refaire le monde autour d’une choppe de Bia Hoi.

Une des rues du quartier des routards : peut-être pas la plus authentique de la ville !

Remember my Name

Le tout dernier jour est dédié, un peu par tradition, à l’achat de présents pour nos proches, et également de souvenirs pour nous-mêmes.

C’est donc piano que nous démarrons la journée, sans réelle contrainte horaire. Nous en profitons pour tester une des spécialités culinaires du Nord du Vietnam : le Bun Cha, mélange de porc grillé et de nouilles, plus tout un tas de saveurs exotiques cela va sans dire, sinon c’est un peu réducteur ! Nous briguons pour ce faire un sympathique boui-boui rue Bat Su, servant sans sommation le dit met.

On teste le traditionnel Bun Cha

Ceci fait et bien fait, nous entamons une balade aux alentours. Le temps notamment de passer devant la Cathédrale Saint-Joseph, aka Notre Dame de Hanoi en raison de sa ressemblance avec sa grande sœur. Si l’édifice est plaisant et a le mérite d’exister pour les bigots, le terme de cathédrale et le surnom sus-mentionné semblent quand même anecdotiques, en comparaison avec nos standards occidentaux. Qu’importe, la France Miniature d’Élancourt, c’est sympa aussi !

Ciel, Notre Dame de Hanoi !

C’est par ailleurs dans la rue attenante que nous tomberons sur une brûlerie des plus intéressantes. Dans ce pays où le café est roi, on ne pouvait pas repartir sans grain à moudre ! Saviez-vous par ailleurs que les grains de l’un des cafés les plus prisés, le Weasel, étaient récoltés dans les étrons de belette ? Merde alors. Finalement, nous ramènerons aussi du thé vert. Goûté également sur place, très racé comme le café, si fort qu’il file de la tachycardie à Céline depuis 1 an.

Moins lourd à porter que “Banania, y’a bon“, c’est sûr

Et quid des vrais souvenirs, palpables, ceux que l’on ressortira à nos moutards dans 30 piges, “tu vois, on a négocié 15 minutes pour cette breloque, ça nous a fait gagné 50000 dong soit 2€” ? Oui, ils arrivent ! En sus bien sûr du traditionnel chapeau conique viet, bijou anti-pluie et soleil auquel nous n’avons pu résisté. Et si vous voyez une analogie avec le dernier cadeau surprise du beau-frère ou du cousin à Noël (après ça, j’aurais plus rien !), du genre “mais je vais mettre ça quand ?”, eh bien sachez que c’est déjà bien d’avoir un cadeau ! Et puis bon sinon, homewear ou bricolage le dimanche hein.

Un peu beauf, bien immettable, mais sacrément stylé non ? #homewear

Pour notre toute dernière soirée à Hanoi, nous dînons dans le quartier des routards. Enfin, comme les autres soirs en fait. Mais cette fois, nous nous accordons un petit écart, enfin un de plus en fait. Oubliez tous vos fondamentaux bourguignons, car ici aussi, on est fondus de la fondue.

Fondue locale très artisanale

Le mot de la fin ?

Le lendemain, il est déjà temps de dire xin chao (vous avez deviné) aux potes de l’Oncle Ho. Un coup de bus 86 jusqu’à l’aéroport de Noi Bai, 12h de coucou et un crochet par la Russie plus tard (bouffe Tricatel et biopic de Poutine : on aime trop Aeroflot), et nous voici rendus dans notre bonne vieille capitale tricolore. Comme un fait exprès, cette dernière nous accueille sous une véritable averse : on est rentrés, elle en pleure de joie.

Retour à Paris : il pleut, il mouille, c’est la fête à la Grenouille !

Après une nuit narguant littéralement le décalage horaire, il est temps de faire le bilan. Après tout cet émerveillement, toute cette dérision : qu’avons-nous pensé du Vietnam ? Eh bien nous ne sommes pas un guide touristique, alors faisons simple et sans langue de bois : un pays au rural magnifique et à l’urbain (très) bruyant ? Une population sympathique et agaçante ? Finalement, comme partout, du bien et du moins bien ? Allez, essayez donc le Vietnam, il y en a pour tous les goûts, et en plus ça coûte pas cher… vous n’en serez probablement pas déçu !

Retour au calme ! Ah, la région parisienne… 🙂

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4 réponses

  1. BARBOSA Elisabeth dit :

    Quelle belle fin de voyage ! C’est varié, intéressant et plein de vie, même sous la pluie… Bravo Boris !

    • oursgrenouille dit :

      Tant mieux si ça te plaît. Et Bravo Céline aussi 😅, sans les photos mes textes ne sont rien.
      … Et désolé d’avoir utilisé “annoying” au lieu du plus adapté “boring” (je suis sûr que tu as relevé), mais il n’y avait pas de jeu de mot sinon !

  2. Thyus dit :

    Belle immersion qui me rappelle des souvenirs (pas l’Indo, juste après). Quel courage de s’attaquer au Bun Chat quasiment dans la rue: on voit que le début mais on imagine la suite. En tous cas, on ressent bien l’ambiance très vivante et trépidante.

    • oursgrenouille dit :

      Ouais l’Indo comme tu dis c’est un choc pour tous les sens 😅 ! La street food ça surprend quand même la première fois, plus bonne franquette c’est dur.. Mais c’est au plus frais, parait-il.

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