Loire-Atlantique – Jour 3

Pornic – Ile de Noirmoutier (Barbâtre)

Au réveil, les batteries sont rechargées ! Après le café matinal au réchaud, nous parlons un peu de l’itinéraire du jour… la Vélodyssée passe à proximité de trois îles : Île de Noirmoutier, Île de Ré, Île d’Oléron. Et donc autant d’excursions possibles, mais à la journée. Intéressant, d’autant que nous ne connaissons aucun de ces endroits. Une rapide évaluation de la distance restante versus le nombre de jours restants, le verdict : nous ne pourrons “visiter” qu’une seule île sur les trois ! Et en hommage à De Funès et Au Petit Baigneur (c’était lui ou Jospin), ce sera Noirmoutier.

En plus, l’accès à l’île est une vraie curiosité : il s’agit d’emprunter le Passage du Gois, voie submersible de 5 bornes qui permet donc la traversée à marée basse uniquement. Ça promet ! L’Ours consulte donc rapidement les “horaires” de la marée : il s’agit d’arriver sur place pour 12h, après quoi la traversée sera impossible. A ce moment, il doit être 9h, et nous sommes à une quarantaine de kilomètres du but : cela s’annonce sportif !

C’est donc à toute vitesse que nous allons turbiner au travers des marais et autres parcs à huîtres. Globalement des coins assez isolés, limités en présence humaine, un peu désolants. Point de civilisation, passerait-on d’une région à une autre ? Oui : nous quittons la Loire Atlantique pour entrer en Vendée, et nous verrons par la suite que ces passages de témoins ne sont pas toujours folichons…

En attendant, nous finissons par atteindre l’objectif : le Passage du Gois est en vue, nous avons roulé plus de 40 km sans faire de pause… et là, stupéfaction : les voitures semblent attendre en file indienne que la route ne soit plus submergée. L’impossible d’est produit: l’Ours s’est planté ! La marée basse est en fait effective après 12h, et non avant ! On s’est donc pressés comme des oranges pour rien… du coup, on fait quoi ? On boit un coup en attendant que Moïse nous ouvre la voie ?

Non, après un moment, nous traversons. C’est effectivement une mini expérience !

Le suprenant Passage du Gois, à marée basse
… et un Ours bonhomme qui l’emprunte !

Mine de rien, le passage fait quand même 5 bornes, collés-serrés avec les voitures. Arrivés à son terme, on a quand même besoin d’une pause. D’autant qu’en plus de se gourer d’horaire, nous (que je dis “nous”, je suis faux jeton, car c’est bien l’Ours qui gère tout ce qui est daily roadmap…) avons eu la faiblesse de croire qu’on nous attendait de l’autre côté ! En fait, il n’y a pas grand chose à l’entrée de l’île, et il faudrait se taper encore une quinzaine de km pour les points d’intérêts du genre la Plage des Dames et ses cabines. Mauvais calcul donc, ça sent un peu le fail cette journée… bon allez, on geint un coup, on repart dans la bonne humeur et on s’arrête dès qu’on croise de la vie ! Et en l’occurrence, la vie se trouve dans un endroit étonnant : Barbâtre.

Barbâtre, c’est une commune étonnante, avec des maisons murs blancs et des toits bleus, un peu à la façon des Îles Canaries… Bref, nous décidons d’abord d’aller voir la mer, et nous tombons vite sur la plage. Une superbe plage, vaste, et totalement déserte, offerte. Nous en profitons un court moment, même s’il fut tentant que ce moment soit plus long, puis nous filons enfin au ravito ! Et à la mesure de l’effort fourni, nous décidons de nous faire un peu plaisir en nous accordant une restauration, la première du voyage : nous testons les fameuses patates de Noirmoutier, spécialité locale…

Île de Noirmoutier (Barbâtre) – Notre-Dame-de-Monts

Rassasiés, nous reprenons la route. Cette fois, la retour à la terre ne se fera pas par le passage submersible (désormais à nouveau submergé), mais par le Pont de Noirmoutier, majestueuse passerelle érigée pour relier les deux rives à toute heure.

On se lance donc, on s’élance. À mi-parcours, on fait une pause pour contempler la vue qui est juste splendide. Et là, l’impensable se produit. Et franchement l’un de nous a même honte d’en parler, mais bon, mieux vaut en rire : alors qu’une Grenouille dithyrambique shoot savoureusement, l’Ours se bloque. Soudainement, il passe de la fascination ébahie de ce paysage unique (ouais, faut bien romancer) à la sensation du vertige ! Eh oui, on n’est que peu de chose au milieu de ce pont interminable… La suite est un peu ridicule : il n’arrive même pas à remonter sur son vélo et termine la traversée en le poussant à côté de lui, tout en fixant bêtement devant lui sans oser regarder à nouveau vers la mer, celle-là même qu’il admirait quelques instants plus tôt…

L’autre passage, par le Pont de Noirmoutier : moins curieux, plus majestueux. Jusqu’ici, tout va bien…

La suite de la descente se fera quand même sur le vélo, en fixant un poteau après l’autre comme prochain repaire. Le dernier objectif étant la forêt en contrebas, libératrice et protectrice. La forêt domaniale des Pays de Monts pour être exact, premier écrin de verdure rencontré, et ô surprise, les pins attendus plus au sud sont déjà là ! Nous venons officiellement de basculer en Vendée…

Nous terminons donc la journée bien entourés, et c’est du côté de Notre-Dame-de-Monts que nous ferons halte. Nous profitons d’un beau couché de soleil pour notre première baignade en mer du voyage, dans un plaisir non contenu, puis nous dînons également sur la plage d’un riz cantonnais lyophilisé du Vieux Campeur.

En parlant de campeur, l’heure vient de trouver un endroit où dormir ! Nous avions repéré au préalable la présence d’une aire de camping-car avec eau courante à dispo, non loin d’un supermarché U Express : eh bien c’est pile entre les deux que nous planterons la tente !

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7 réponses

  1. Matouchka dit :

    Je ne savais pas que tu étais sensible au vertige à ce point.
    Sinon toujours beaucoup d’humour, de très belles photos et des descriptions bien pittoresques ! On en redemande.
    C’est normal qu’on n’ait pas accès aux chapitres sur la Vendée ?

    • oursgrenouille dit :

      Eh si, légèrement depuis que je suis monté sur la Tour Eiffel tout jeune et que j’ai regardé en bas.. ce pont, ça a l’air de rien, mais il est littéralement immense (c’est entre une île et la terre, quand même). On se sent infime au milieu de ça.

      Pour les chapitres, oui c’est normal, on publie et fur et à mesure. Le récit des autres régions est en cours de rédaction 🙂 il faut reprendre les notes du Moleskine de voyage de l’époque (qui a aussi connu le trajet) et les romancer un peu.. Pas simple, mais les souvenirs sont intacts. 🙂

      Ce qui a été publié avait en partie été écrit en 2017 (l’intro un peu cul-cul 😂 laissée comme telle, et la moitié de la Loire Atlantique).

  2. Elisabeth BARBOSA dit :

    Très sympa ce voyage à vélo dans l’ouest de notre beau pays qui vous a donné un aperçu de la diversité de la France… Je regrette de plus être en état d’en faire autant ! Mais j’ai d’autres projets qui compensent ces regrets . J’attends la suite avec impatience… Ne nous fais pas languir trop longtemps !!!

    • oursgrenouille dit :

      Oui c’est vrai que sur la variété (culture, paysages, etc), ça nous parait difficile de faire plus condensé sur une telle distance. Par ailleurs, le trajet met admirablement bien en valeur les coins et villages traversés (c’est également un GR à la base). C’est important de le souligner, car ce n’est pas le cas sur tous les itinéraires cyclables balisés de ce type.. Je fais un tout petit spoil sur un prochain récit, mais la ViaRhona par exemple, évite parfois soigneusement certaines bourgades “étapes” agréables, qui auraient pu en plus bénéficier de la fréquentation de l’itinéraire..

  3. Coco dit :

    Aaaah, j’adore ! Particulièrement l’étape de Barbâtre !
    Tu nous tiens en haleine, nous languissons de lire la suite !

    • oursgrenouille dit :

      Un endroit étonnant, avec un style presque ibérique. On aurait voulu voir plus de Noirmoutier, mais on a un peu sous-estimé la taille de cette “petite île” de 15 km de long… Pour les simples cyclistes que nous sommes, ça fait grand ! On peut y passer largement la journée en fait.. donc le passage fut express.
      La suite arrive 🙂 mais le rendement n’est plus aussi bon qu’en confinement ! Attendons la prochaine pandémie l’hiver prochain.. 😂 Bises

  4. Ouchy dit :

    Coucou Boris !

    Merci pour ce magnifique partage de la Loire-Atlantique 🙂
    On ressent de l’émotion à travers les images et de ta passion pour le vélo. ❤

    Les endroits que tu nous présentes sont vraiment insolite et nous pousses à y passer la semaine.

    J’espère que tu continueras à nous partager des merveilleux moments.

    Bon vent ! ton chère collègue.

    PS : Peut-être une partie 4 dans le futur ?

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