Hanoi

Un premier constat : Hanoi est bien une ville d’Asie du Sud-Est ! Outre la chaleur pesante, on retrouve instantanément cette odeur typique, mélange de graillon de street food et d’encens. Sur la route, on retrouve toute la rigueur asiatique, reléguant le code de la route à une lointaine relique. Si l’on devait comparer à Bangkok (que nous avons découvert il y a 2 ans) : aucun tuk-tuk en vue, mais un nombre explosif de scooters ! Dont beaucoup de conducteurs portent d’ailleurs des masques à pollution.
Premières marques
Une fois arrivés au centre ville par le bus 86 en provenance de l’aéroport, on se met en tête de rejoindre la vieille ville, qui semble regorger d’hôtels et auberges de jeunesse. Sacs au dos, on se met en route, sauf que probablement un peu fatigués par le vol de 15h, on part dans le mauvais sens (merci l’Ours !). Une fois réorientés, on marche 30 nouvelles minutes, et plus on va vers la vieille ville, plus ça nous plaît ! Mais l’heure est à trouver un logement : nous avons fait l’erreur de ne rien réserver, et après 4 établissements full, on comprend que les vietnamiens aussi sont en vacances ! Du coup, après avoir découvert le quartier des routards (Pho Ma May), mélange de gargotes authentiques et de resto très occidentalisés (ou quartier des touristes donc, on aime ou on aime pas, nous on aime plutôt), on s’en éloigne un peu et on trouve enfin un hôtel avec des chambres dispo, le Icon 36 Hotel & Residence, sur Pho Bat Dong. Ouf, on peut enfin souffler : sitôt entrés dans la chambre, on s’écroule…
Un peu plus de 6h plus tard, à 17h, nous émergeons. Nous pouvons enfin prendre le pouls de cette ville un peu plus détendu ! Nous retournons vers le quartier des routards, qui nous a bien plus un peu plus tôt. Et nous, quand on ne dort pas, on mange : à la soupe ! Au sens propre, puisque nous testons la spécialité (ou l’une des) locale, le Pho Bo, une soupe de boeuf et autres joyeusetés (typiquement : nouilles de riz, oignons, coriandre, etc).
Petite balade digestive ensuite, on se laisse un peu porter… pas tout à fait au hasard, puisque Céline est magnétiquement attiré par le marché de nuit (à croire que les femmes ont un radar pour certaines choses). Puis nous arrivons un peu par hasard au lac Hoan Kiem, et le hasard faisant bien les choses, c’est une véritable fête ! Eh oui, l’endroit est piéton le soir du vendredi au dimanche, une chance… et quelle merveilleuse idée ! Un véritable bol d’air frais, où tout le monde se réunit pour s’extirper un peu de l’agitation urbaine.
Nous entreprenons donc un petit tour de lac, et nous constatons que les locaux, en particulier les jeunes, ont des amusements très éloignées de ce que l’on peut trouver en Europe : chants K-pop style, danses kitsch, concours de corde à sauter, c’est un peu la old school, et c’est assez surprenant…
Oncle Ho et Confucius
Notre 2e jour à Hanoi commence bien : encore un peu fatigués du voyage, on loupe le petit-déjeuner inclu à l’hôtel. On est pas particulièrement des lèves-tôt en voyage ! Qu’à cela ne tienne, nous prenons café, jus pressé et pâtisserie dans un AHA CAFE local. L’occasion même pas cachée de goûter le très fameux café vietnamien. Et pour ce premier contact, une vidéo est plus parlante qu’un texte de Proust !
On vous rassure, il y aura d’autres tentatives, et le café vietnamien sans glaçons est très fort, très racé et très goûtu. Mais chaque chose en son temps. Pour cette première vraie journée entière à Hanoi, nous faisons dans le classique : aussi inévitable que la Tour Eiffel à Paris, c’est dans cette ville que Ho Chi Minh aka Oncle Ho repose. Un mausolée au style très soviétique a été érigé afin d’abriter sa dépouille. Nous nous rendons donc sur le site, où est également présent un musée, mais aussi le Palais Présidentiel et dans son parc l’ancienne demeure d’Ho Chi Minh, modeste maison sur pilotis moins clinquante et plus conforme aux préceptes de l’homme.
Si le site en lui-même vaut largement le détour, on se rend vite compte que le musée est fermé à l’heure où l’on arrive (11h30), et que le mausolée n’ouvre ses portes que le matin… Quel nez creux ! Nous subodorons toutefois qu’à midi peut survenir une chorégraphique relève de la garde, ce qui ne manque pas de se produire. On ne repart donc pas totalement bredouille, car, pour une raison que nous ignorons, le Palais et la maison sur pilotis ne sont ce jour-là pas visitables… Qu’à cela ne tienne, nous quittons donc le site et poursuivons à pied vers le nord, en direction des lacs Tay et Truc Bach. Nous entreprenons le tour du second, en commençant par traverser la passerelle qui sépare les deux lacs. Après la visite de la pagode Tran Quoc, il est temps de faire une pause : ce sera ravito à coup de riz frit au boeuf et crevettes.
Requinqués, nous repartons vers le sud, et 5 km plus loin nous atteignons la seconde attraction phare de la ville (oui c’est la journée mainstream) : le Temple de la Littérature. Un lieu où l’on enseignait jadis les préceptes de Confucius, pour faire simple, car on a tendance à oublier ce que raconte les audio-guides que l’on prend parfois. En tout cas, un lieu bucolique et historique que l’on recommande de ne pas louper. Sur la fin de la visite, un invité surprise : la pluie, soudaine et fulgurante, mais si agréable à contempler lorsqu’on l’est abrités…
Une fois le spectacle terminé, il est temps d’affronter cette adversaire inusable : quelques sprints plus tard, nous voici de nouveau abrités dans un troquet pour un ravito smoothies. Nous réfléchissons alors à la suite du programme : nous sommes en fin d’après-midi, le plan est de rentrer tranquillement vers la vieille ville quand le temps le permettra… on ne s’attendait alors pas à ce qui allait suivre.
Comme un train dans la ville
Car ce que nous avons vu ensuite est incontestablement une des choses qui nous a le plus marqué à Hanoi. Il s’agit d’une curiosité bien connue de la ville, mais qui étrangement ne figure dans aucun des 2 guides que nous avons emporté avec nous (Routard, Lonely).
Cela commence par de simples rails. Les rails d’un train, sortant de la route et s’enfonçant dans des ruelles devenues de facto piétonnes. En les suivants sur quelques dizaines de mètres, on pense, vu la proximité avec les habitations et les commerces, avoir affaire à une ancienne ligne de chemin de fer reconvertie en sorte de promenade. Puis à force de dépasser des enseignes toutes plus évocatrices, nous comprenons qu’un train va bel et bien passer ! Aussi improbable que cela puisse paraître pour un occidental, au détriment de toute norme de sécurité (on n’en est plus là), l’engin massif va bien traverser la ville à cet endroit. Alors nous nous mettons à l’affût : nous voulons immortaliser cet instant pittoresque !
Ça y est, la signal sonore tant attendu se fait entendre : les commerçants remballent leurs chaises et étals avec une rapidité entendue, nous apprécions encore un peu ce microcosme étonnant et d’un charme certain. Les vieilles musiques colonialistes françaises qui se font entendre ça et là, Edith Piaf en tête de gondole, vont maintenant se taire pendant quelques minutes, recouvertes symboliquement par le mugissement du Train de la Réunification…
On le répète, il ne faudra pas chercher dans le Routard pour être au bon moment au bon endroit. Alors si ça peut servir, nous étions au niveau de Ngo 224 Le Duan, mais j’imagine qu’il y a d’autres endroits improbables dans la ville, la ligne est longue…
Nous finissons cette très riche journée (20 km de marche et 5 coconuts pour Céline !), par un Pho Bo local et quelques nems, puis un dernier tour de lac Hoan Kiem, dans une ambiance toujours aussi festive… où les plus cérébrales ont également leur place !
Super reportage !
Tout est dans les photos.. 😉
Epoustouflant le passage du train …
Oui, un des moments forts du voyage ! D’autant plus étonnant que cette “curiosité” ne figure dans aucun guide papier, probablement pour des raisons de sécurité..